Comment préparer une demande d'avis consultatif ? L'édition 2023 du Concours Charles Rousseau

31/08/2023

Comment préparer une demande d'avis consultatif ? L'édition 2023 du Concours Charles Rousseau

Nous avons participé à l'édition 2023 du Concours de plaidoirie Charles Rousseau de procès simulé devant la Cour internationale de Justice. Pour partager cette expérience avec vous, nous avons décidé d'écrire cet article.

 

Notre participation est encouragée et soutenue par Marjorie Beulay (MCF en droit public à l'UPJV), qui nous propose de participer au Concours dès le mois de septembre lors de la pré-rentrée. Après seulement quelques semaines, notre équipe est formée. Composée de Fiona, Iona, Hombeline, Gilles et Mona, nous découvrons le cas. Pour nous y attarder un peu, c'est le terme "inédit" qui est parfait pour le décrire. Déjà, car Franck Latty (Auteur du cas et Professeur des Universités et chercheur associé au CEDIN), a fait travailler les participant·es sur une demande d'avis consultatif pour la première fois dans l'histoire du concours mais aussi, parce que nous allions devoir nous concentrer sur du droit du sport. Le cas invitait la République fédérale de Téthimide et la Pamine à présenter leurs observations concernant deux situations juridiques : 

  • La licéité d’un système de dopage mis en place en Pamine (et peut être par la Pamine)
  • La licéité de la loi “Céline”, loi de la République fédérale de Téthimide, autorisant : “le Chancelier ou la Chancelière [...] à utiliser tous les moyens nécessaires et appropriés pour faire sortir cette personne du territoire de l’État qui la menace afin de lui accorder l’asile.” et pénalisant des comportements de dopage, y compris lorsqu’ils se déroulent en-dehors de leur territoire.

 

Une fois le cas découvert, il faut se mettre au travail. Pour être honnête, cette étape n'est pas facile. Nous devons apprendre à travailler en équipe, avec nos différences, avec les qualités de chacun·e et aussi avec nos défauts. Si l'écrit n'est pas une étape de qualification pour le Concours, elle reste primordiale. C'est la fondation de notre travail. Étant donné que nous ne pouvons pas revenir sur nos arguments lors des phases orales, il est plus que nécessaire d'y prêter une grande attention. Et surtout, d'éviter de faire comme nous et de terminer notre écrit quelques heures avant l'échéance (que voulez-vous, un étudiant reste un étudiant et travaille à la dernière minute). Il n'empêche que nous avons réussi à rendre nos deux mémoires en temps et en heure.

 

Nous voilà prêt·es pour les phases orales ! C'est à Fiona, Iona, Hombeline et Mona qu'incombe de représenter l'Université. Gilles est un soutien, il assiste Mme Beulay, notre coach, sans qui cette aventure ne serait pas possible. Ça y est, nous partons pour le Canada. Enfin, pas tout de suite, il nous faut trouver des financements. En effet, si nous avons des étoiles plein les yeux à l’idée de partir au Canada, notre portefeuille n’est pas aussi enthousiaste que nous. Heureusement, nous pouvons compter sur le soutien de plusieurs acteurs de la vie étudiante. Déjà, le conseil de gestion de l’UFR de droit et science politique, qui finance l’inscription au Concours. Ensuite, la FSDIE et le CROUS, qui finance une partie de notre voyage, grâce aux demandes de subventions portées par l'AJIEA. Notre départ est aussi facilité par toutes les personnes qui participent à notre vente de crêpes, organisée dans le hall de l'UFR, étudiant·es, comme professeur·es. Et surtout, nous avons le soutien de Maître Sérène Medrano, bâtonnière du barreau d'Amiens, qui nous fait un don pour soutenir le projet. Nous pouvons partir, il n'y a plus aucun doutes. Notre budget est solide et nous partons l'esprit tranquille.

 

L'esprit tranquille, pas vraiment. Nous partons au Canada, faire un concours de plaidoirie. Nous allons rencontrer des étudiant·es provenant de toute la francophonie. C'est à la fois excitant et terrifiant. Le stress ne peut pas être ignoré. Finalement, nous survivons. Personne n'essaye de nous manger, la compétition s'estompe dès la sortie des joutes (et même durant celles-ci, tout est amical). Les conseils des juges sont précieux. Montréal est magnifique. C'est un voyage qui marque une vie. Nous n'avons peut être pas gagné le concours, mais nous serons toujours des rousseauistes.

 

Nous sommes rentrés en France (depuis plusieurs mois en réalité), et le Rousseau est terminé. Nous avons hâte que la prochaine édition se déroule et que d'autres étudiant·es connaissent des expériences similaires. Nous avons hâte que d'autres étudiant·es du Master participe au Rousseau. Ce n'est pas une aventure facile, mais elle vaut les coups durs.

 

Pour terminer cet article, nous voulons adresser quelques remerciements. Évidemment, aux personnes et institutions qui ont financé le projet : l'UFR de Droit et Science politique, le CROUS, la FSDIE, Maître Sérène Medrano et les participant·es à la vente de crêpe. Nous remercions également, Mehdi Belkhala, Mouloud Boumghar, Maxence Christelle, Yannick Ganne, Iryna Grebenyuk et Rémy Hernu pour nous avoir écoutées. Et enfin, même si les mots ne suffisent pas pour décrire la reconnaissance que nous éprouvons, nous remercions sincérement Marjorie Beulay pour nous avoir accompagné du début à la fin de cette aventure. Pour avoir supporté nos tempéraments, écouté nos bêtises, poussés à avoir confiance en nous, pour s'être investie corps et âmes dans ce projet et d'avoir toujours cru en nous. Notre participation n'aurait pas été possible sans elle. Nous la remercions d'être une pédagogue hors pair et de toujours mettre les qualités humaines avant tout.